“[fusion_text columns= column_min_width= column_spacing= rule_style=”default” rule_size= rule_color=class= id=]
Fils d’un entrepreneur en maçonnerie italien et d’une mère couturière, CHRISTOPHE est fasciné très jeune par l’American way of life, telle qu’elle est dépeinte dans les films qu’il va souvent voir au cinéma.
Vers l’âge de 8 ans, Édith Piaf et Gilbert Bécaud sont ses premières idoles, bientôt supplantées par le blues, véritable révélation pour l’adolescent : il découvre Robert Johnson et surtout John Lee Hooker. Il est parfaitement rebelle à la vie scolaire dans laquelle il s’ennuie, il va donc écumer les pensions et fréquenter pas moins d’une dizaine de lycées jusque vers ses 16 ans. À la fin des années 1950, comme bien des jeunes de sa génération (celle du baby boom de l’après-guerre), il est alors marqué par Elvis Presley et James Dean, tout en développant une passion sincère pour le rock des pionniers de la maison Sun et le blues (il reconnaîtra avoir également été influencé par Georges Brassens).
Ayant trouvé sa vocation, il apprend la guitare et l’harmonica. En 1961, il fonde un groupe amateur appelé Danny Baby et les Hooligans, « Danny » étant une référence à son prénom Daniel. Il chante le plus souvent en yaourt (du faux anglais) tout en s’accompagnant à la guitare.
Après son service militaire, il entame une carrière de chanteur en solo. En 1963, il enregistre son premier 45 tours sur le label de la célèbre salle parisienne, Golf Drouot. Reviens Sophie, inspirée par la musique noire américaine, passe totalement inaperçue.
En 1965, CHRISTOPHE devient une vedette avec la ballade Aline, chronologiquement un des premiers slows de l’été en France avec le J’entends siffler le train de Richard Anthony. Le succès colossal de ce titre (il s’en vendra un million d’exemplaires) dont il a écrit paroles et musique lui vaudra quelque temps plus tard un procès pour plagiat du chanteur Jacky Moulière, qui l’accuse d’avoir plagié sa chanson La Romance. Il perdra en première instance mais gagnera en appel à la fin des années 1970.
D’autres succès suivront à un rythme plus ou moins régulier : Les Marionnettes, J’ai entendu la mer ou Excusez-moi, Monsieur le professeur.
Grisé par sa réussite, il vit alors à cent à l’heure, au propre et au figuré, ses démêlés avec la maréchaussée parisienne pour excès de vitesse au volant de ses Ferrari et Lamborghini faisant partie intégrante de sa légende. En 1968, il participe même à une course comme pilote. Il affectionne également les grosses voitures américaines comme les Cadillac. Séducteur impénitent, il a une liaison avec la chanteuse Michèle Torr, qui aura de lui un fils, Romain, né le 18 juin 1967 — quatre ans plus tard, il épousera Véronique (demi-sœur d’Alain Kan), avec laquelle il aura une fille appelée Lucie.
En 1967, CHRISTOPHE signe la bande originale du film La Route de Salina, de Georges Lautner, sa seule incursion dans le domaine cinématographique jusqu’à présent. Toutefois, on le verra en 2006 faire une très courte apparition dans le film de Xavier Giannoli, Quand j’étais chanteur, avec entre autres Gérard Depardieu et Cécile de France. D’ailleurs, sa chanson Les Paradis perdus s’imposera très vite comme la chanson-titre de cette romance cinématographique moderne.
Au début des années 1970, sa popularité fléchit pendant une courte période, durant laquelle il se laisse pousser une moustache qui, avec sa longue chevelure blonde, peaufinera son image de latin lover.
En 1971, Francis Dreyfus crée le label Disques Motors où sortiront désormais les albums de Christophe. Il revient dans les hit-parades avec respectivement Mal et Mes Passagères en 1971 et Oh mon Amour, Main dans la main, Belle et Rock Monsieur en 1972. Le déclic se produit à nouveau pour Christophe lorsque son producteur Francis Dreyfus lui adjoint les services du jeune parolier Jean Michel Jarre, avec lequel il écrit l’album Les Paradis perdus, très influencé par le rock anglo-saxon de l’époque (Pink Floyd, Lou Reed). L’album se classe aux premières places des ventes d’albums, aux côtés de Serge Gainsbourg, devant Gérard Manset, Michel Polnareff et Jacques Dutronc.
Le succès est à nouveau au rendez-vous, la réussite de leur association étant concrétisée en 1975 par l’album et le 45 tours Les Mots bleus, un des sommets de la carrière de Christophe, qui lui permettra de renouveler son public. Il se produit alors à l’Olympia pour deux soirs à guichets fermés. Christophe a délaissé son look de jeune homme « comme il faut » des années 1960, pour revêtir la panoplie du dandy légèrement décadent chantant d’un air détaché le Dernier des Bevilacqua ou le tube Señorita. Dans un moment de dépression, il dérape alors et tombe pour une courte période dans la drogue.
En 1976 il collabora avec Boris Bergman pour Samourai, qui contient la chanson Merci John D’être Venu dédiée à John Lennon. En 1978, il publie un de ses albums les plus audacieux, aujourd’hui considéré comme son plus bel album Le Beau Bizarre, qui n’aura pas le succès de ses prédécesseurs mais lui vaudra les louanges de la critique. C’est son premier album résolument rock, sélectionné par Libération, parmi les 100 meilleurs albums de l’histoire du rock’n’roll. Les textes sont alors signés Bob Decout. En 1980 il collabore avec son beau-frère Alan Z Kan pour Pas vu, pas pris et, à la demande de sa femme Véronique, Christophe ressort le 45 tours Aline et aligne trois millions et demi de ventes, à sa grande surprise.
En 1983, son troisième plus gros succès en simple sera à nouveau une ballade, Succès Fou, dont il vend quelque 600 000 copies et qui achèvera de le cataloguer comme chanteur pour midinettes. En 1984 il sort Voix sans issue en yaourt.
Christophe se consacre aussi dans les années 1980 à débattre sur les plateaux télé contre le fléau de la faim dans le monde, montrant qu’il est aussi un homme d’engagement.
Par la suite, son rythme de travail ne cessera de se ralentir : il compose deux titres pour le CD de Corynne Charby (qui avait joué dans le film à succès de Francis Veber, La Chèvre), il publie un album d’adaptations de standards anglo-saxons des années 1940-1950 (Clichés d’amour), des 45 tours (Ne raccroche pas, qui se veut un clin-d’œil à l’adresse de la jeune Stéphanie de Monaco) mais ne fait plus de scène. Il se consacre alors essentiellement à ses collections de juke-boxes, de disques rares et de grands films — sa cinéphilie était bien connue du directeur de la Cinémathèque française, Henri Langlois, à qui il prêta une copie originale de La Strada de Federico Fellini. Mélomane averti, il se tient toujours au courant des dernières nouveautés, afin notamment d’actualiser sa propre musique. Perfectionniste jusqu’à la maniaquerie, il peut passer un an à travailler sur le son d’une partie de batterie.
Après un 45 tours passé à peu près inaperçu Chiqué chiqué en 1988, Christophe change de maison de disques en 1995. De Motors, il passe chez Epic, une division de Sony.
En 1996, CHRISTOPHE publie un album ambitieux mais qui ne fera guère parler de lui, Bevilacqua, où on l’entend en duo avec son idole Alan Vega du groupe américain Suicide (voir filmographie). Véritable disque d’ambiance, Bevilacqua surprend par sa modernité : Christophe y est lui-même et ne ressemble plus au dandy crooner des années 1970. Très intéressé par la techno et les synthétiseurs, attiré par les nombreuses possibilités qu’offrent les ordinateurs, Christophe a pendant de longs mois bricolé et travaillé voix, sons et musique au studio situé dans sa résidence. Ses chansons ne sont pas écrites sur le modèle couplet-refrain-couplet, elles témoignent plutôt d’un esprit torturé, labyrinthique. Cinq ans plus tard, Comm’ si la terre penchait connaîtra un meilleur accueil, même si on est encore loin des scores de vente passés. Il annonce alors son retour sur scène (où il ne s’était pas produit depuis 26 ans) et donne une série de magnifiques concerts à l’Olympia. Il a fait appel à des professionnels de la lumière théâtrale et de la danse pour mettre en valeur son spectacle. Assis sur un tabouret, une lumière théâtrale est orientée sur lui pendant que des danseurs se produisent, chorégraphiés par Marie-Claude Pietragalla. Dans le même temps, des images de rock’n’ roll sont diffusées. Le disque Christophe Live à l’Olympia publié l’année suivante et le DVD témoignent parfaitement de cette magie retrouvée. En 2004, il chante en duo avec Alain Bashung sur la scène de l’Élysée Montmartre Les Mots bleus et Amsterdam. En mars 2005, il apparaît sur la scène de l’Opéra-Comique pour offrir à Brigitte Fontaine une interprétation inoubliable de la chanson Hollywood (paroles de B. Fontaine, musique de Areski Belkacem).
En 2005 sort un livre d’entretiens de Christophe avec Jean Cléder, Résonances de l’inconnu (voir bibliographie). Dans ce livre il était dit que l’album Bevilacqua allait ressortir en double CD avec les maquettes en yaourt, mais cette version double CD n’est pas encore sortie.
En 2007, CHRISTOPHE chante L’un dans l’autre sur l’album Arkhangelsk du trompettiste Erik Truffaz, morceau dont il a écrit les paroles1.
En juin 2008, il sort Aimer ce que nous sommes : une œuvre large sur laquelle il travaillait depuis 2004, dans laquelle on retrouve les différents visages du chanteur. Il a été enregistré essentiellement de nuit, entre Paris, Séville et Londres, et réalisé par Christophe Van Huffel (du groupe Tanger). Plusieurs artistes ont collaboré à cet album, comme Isabelle Adjani, Daniel Filipacchi, Florian Zeller, Murcof, Jac Berrocal, Carmine Appice et son ancien producteur Francis Dreyfus. Aujourd’hui, Christophe figure parmi les artistes les plus plan de la planète.
A fin 2009, il avait vendu près de 6 millions d’albums au cours de sa carrière en France seulement2.
En 2011, il participe à l’album de reprises de chansons d’Alain Bashung intitulé Tels Alain Bashung en interprétant de manière remarquée Alcaline sur le site Rue89 le 13 avril 20113. La sortie de son prochain album se fera normalement pour l’automne 2011. Il ressort cette même année l’album Bevilacqua4. Le 18 juin 2011, Christophe retourne à Juvisy, sa ville natale où il se produira pour un show de 3h30 devant près de 3000 personnes.